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Signed-off-by: Max Charrier <max@puffer.fish>
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Signed-off-by: Max Charrier <max@puffer.fish>
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Motivation: It's very difficult to maintain multiple page for a simple home page.
  And, in 2025, the vast majority of web browser include translation tool, so,
  if you don't understand my home page, just:
   1) learn French
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Signed-off-by: Max Charrier <max@puffer.fish>
2025-04-21 11:54:32 +02:00
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For more details, contact
<A HREF="mailto:max@puffer.fish">me</A>.
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<P>Copyright (&copy;) 2025 Max Charrier</P>
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<H2>Max Charrier, student of Computer Science at <A HREF="https://www.univ-poitiers.fr/en/">University of Poitiers</A>, welcomes you to his home page.</H2>
<P CLASS="no-margin">This website is strictly provided in French<A href="#footnote-1">[1]</A>, except this page. If you want to browse it, you have two options:
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</OL>
<P id="footnote-1">1. I'm French, so I speak French.
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<P>Copyright (&copy;) 2025 Max Charrier.
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<P>Pain, beurre et confiture</P>
<MAIN>
<H2>Max Charrier, étudiant en Informatique à l'<A HREF="https://www.univ-poitiers.fr/">Université de Poitiers</A>, bienvenue sur cette page.</H2>
<P>Je ne trouve, quant à moi, quune chose à reprendre au cours de la fidélité : on lit ce nom officiel en quinze ou vingt endroits, sur des plaques de marbre qui ont valu une croix de plus M. de Rênal ; ce que je reprocherais au Cours de la Fidélité, cest la manière barbare dont lautorité fait tailler et tondre jusquau vif ces vigoureux platanes. Au lieu de ressembler par leurs têtes basses, rondes et aplaties, à la plus vulgaire des plantes potagères ils ne demanderaient pas mieux que davoir ces formes magnifiques quon leur voit en Angleterre. Mais la volonté de M. le maire est despotique, et deux fois par an tous les arbres appartenant à la commune sont impitoyablement amputés. Les libéraux de lendroit prétendent, mais ils exagèrent, que la main du jardinier officiel est devenue bien plus sévère depuis que M. le vicaire Maslon a pris lhabitude de semparer des produits de la tonte.
<P>Il fallut cependant, daprès les ordres de Mme de Rênal, assister à plusieurs dîners du même genre ; Julien fut à la mode ; on lui pardonnait son habit de garde dhonneur, ou plutôt cette imprudence était la cause véritable de ses succès. Bientôt, il ne fut plus question dans Verrières que de voir qui lemporterait dans la lutte pour obtenir le savant jeune homme, de M. de Rênal, ou du directeur du dépôt. Ces messieurs formaient avec M. Maslon un triumvirat qui, depuis nombre dannées, tyrannisait la ville. On jalousait le maire, les libéraux avaient à sen plaindre ; mais après tout il était noble et fait pour la supériorité, tandis que le père de M. Valenod ne lui avait pas laissé six cents livres de rente. Il avait fallu passer pour lui de la pitié pour le mauvais habit vert pomme que tout le monde lui avait connu dans sa jeunesse à lenvie pour ses chevaux normands, pour ses chaînes dor, pour ses habits venus de Paris, pour toute sa prospérité actuelle.
<P>De retour à Vergy, Julien ne descendit au jardin que lorsquil fut nuit close. Son âme était fatiguée de ce grand nombre démotions puissantes qui lavaient agitée dans cette journée. Que leur dirai-je ? pensait-il avec inquiétude, en songeant aux dames. Il était loin de voir que son âme était précisément au niveau des petites circonstances qui occupent ordinairement tout lintérêt des femmes. Souvent Julien était inintelligible pour Mme Derville et même pour son amie, et à son tour ne comprenait quà demi tout ce quelles lui disaient. Tel était leffet de la force, et si jose parler ainsi de la grandeur des mouvements de passion qui bouleversaient lâme de ce jeune ambitieux. Chez cet être singulier, cétait presque tous les jours tempête.
<P>Julien fut maussade toute la soirée ; jusquici il navait été en colère quavec le hasard et la société ; depuis que Fouqué lui avait offert un moyen ignoble darriver à laisance, il avait de lhumeur contre lui-même. Tout à ses pensées, quoique de temps en temps il dît quelques mots à ces dames, Julien finit, sans sen apercevoir, par abandonner la main de Mme de Rênal. Cette action bouleversa lâme de cette pauvre femme ; elle y vit la manifestation de son sort.
<P>Le clergé simpatientait. Il attendait son chef dans le cloître sombre et gothique de lancienne abbaye. On avait réuni vingt-quatre curés pour figurer lancien chapitre de Bray-le-Haut, composé avant 1789 de vingt-quatre chanoines. Après avoir déploré pendant trois quarts dheure la jeunesse de lévêque, les curés pensèrent quil était convenable que M. le Doyen se retirât vers Monseigneur pour lavertir que le roi allait arriver, et quil était instant de se rendre au chœur. Le grand âge de M. Chélan lavait fait doyen ; malgré lhumeur quil témoignait à Julien, il lui fit signe de suivre. Julien portait fort bien son surplis. Au moyen de je ne sais quel procédé de toilette ecclésiastique, il avait rendu ses beaux cheveux bouclés très plats ; mais, par un oubli qui redoubla la colère de M. Chélan, sous les longs plis de sa soutane on pouvait apercevoir les éperons du garde dhonneur.
<P>on acquiert de droits aux respects de ses voisins. Les jardins de M. de Rênal, remplis de murs, sont encore admirés parce quil a acheté, au poids de lor, certains petits morceaux de terrain quils occupent. Par exemple, cette scie à bois, dont la position singulière sur la rive du Doubs vous a frappé en entrant à Verrières, et où vous avez remarqué le nom de Sorel, écrit en caractères gigantesques sur une planche qui domine le toit, elle occupait, il y a six ans, lespace sur lequel on élève en ce moment le mur de la quatrième terrasse des jardins de M. de Rênal.
<P>Par bonheur, personne ne remarqua son attendrissement de mauvais ton. Le percepteur des contributions avait entonné une chanson royaliste. Pendant le tapage du refrain, chanté en chœur : Voilà donc, se disait la conscience de Julien, la sale fortune à laquelle tu parviendras, et tu nen jouiras quà cette condition et en pareille compagnie! Tu auras peut-être une place de vingt mille francs, mais il faudra que, pendant que tu te gorges de viandes, tu empêches de chanter le pauvre prisonnier ; tu donneras à dîner avec largent que tu auras volé sur sa misérable pitance, et pendant ton dîner il sera encore plus malheureux! O Napoléon! quil était doux de ton temps de monter à la fortune par les dangers dune bataille ; mais augmenter lâchement la douleur du misérable!
<P>Le père Sorel, car cétait lui, fut très surpris et encore plus content de la singulière proposition que M. de Rênal lui faisait pour son fils Julien. Il ne len écouta pas moins avec cet air de tristesse mécontente et de désintérêt dont sait si bien se revêtir la finesse des habitants de ces montagnes. Esclaves du temps de la domination espagnole, ils conservent encore ce trait de la physionomie du fellah de lÉgypte.
<P>Il se trouvait tout aristocrate en ce moment, lui qui pendant longtemps avait été tellement choqué du sourire dédaigneux et de la supériorité hautaine quil découvrait au fond de toutes les politesses quon lui adressait chez M. de Rênal. Il ne put sempêcher de sentir lextrême différence. Oublions même, se disait-il en sen allant, quil sagit dargent volé aux pauvres détenus, et encore quon empêche de chanter! Jamais M. de Rênal savisa-t-il de dire à ses hôtes le prix de chaque bouteille de vin quil leur présente ? Et ce M. Valenod, dans lénumération de ses propriétés, qui revient sans cesse, il ne peut parler de sa maison, de son domaine, etc., si sa femme est présente, sans dire ta maison, ton domaine.
<P>Certaine de laffection de Julien, peut-être sa vertu eût trouvé des forces contre lui. Tremblante de le perdre à jamais, sa passion légara jusquau point de reprendre la main de Julien, que, dans sa distraction, il avait laissée appuyée sur le dossier dune chaise. Cette action réveilla ce jeune ambitieux : il eût voulu quelle eût pour témoins tous ces nobles si fiers qui, à table, lorsquil était au bas bout avec les enfants, le regardaient avec un sourire si protecteur. Cette femme ne peut plus me mépriser : dans ce cas, se dit-il, je dois être sensible à sa beauté ; je me dois à moi-même dêtre son amant. Une telle idée ne lui fût pas venue avant les confidences naïves faites par son ami.
<P>Le soleil en baissant, et rapprochant le moment décisif, fit battre le cœur de Julien dune façon singulière. La nuit vint. Il observa, avec une joie qui lui ôta un poids immense de dessus la poitrine, quelle serait fort obscure. Le ciel chargé de gros nuages, promenés par un vent très chaud, semblait annoncer une tempête. Les deux amies se promenèrent fort tard. Tout ce quelles faisaient ce soir-là semblait singulier à Julien. Elles jouissaient de ce temps, qui, pour certaines âmes délicates, semble augmenter le plaisir daimer.
<P>Où veut-il en venir, se disait Julien ? Il voyait avec étonnement que, pendant des heures entières, labbé Chas lui parlait des ornements possédés par la cathédrale. Elle avait dix-sept chasubles galonnées, outre les ornements de deuil. On espérait beaucoup de la vieille présidente de Rubempré ; cette dame, âgée de quatre-vingt-dix ans, conservait, depuis soixante-dix au moins, ses robes de noce en superbes étoffes de Lyon, brochées dor. Figurez-vous, mon ami, disait labbé Chas en sarrêtant tout court et ouvrant de grands yeux, que ces étoffes se tiennent droites tant il y a dor. On croit généralement dans Besançon que, par le testament de la présidente, le trésor de la cathédrale sera augmenté de plus de dix chasubles, sans compter quatre ou cinq chapes pour les grandes fêtes. Je vais plus loin, ajoutait labbé Chas en baissant la voix, jai des raisons pour penser que la présidente nous laissera huit magnifiques flambeaux dargent doré, que lon suppose avoir été achetés en Italie, par le duc de Bourgogne Charles le Téméraire, dont un de ses ancêtres fut le ministre favori.
<P>Au bout dun quart dheure, qui lui parut une journée, le portier à figure sinistre reparut sur le pas dune porte à lautre extrémité de la chambre, et, sans daigner parler, lui fit signe davancer. Il entra dans une pièce encore plus grande que la première et fort mal éclairée. Les murs aussi étaient blanchis ; mais il ny avait pas de meubles. Seulement dans un coin près de la porte, Julien vit en passant un lit de bois blanc, deux chaises de paille, et un petit fauteuil en planches de sapin sans coussin. À lautre extrémité de la chambre, près dune petite fenêtre à vitres jaunies, garnie de vases de fleurs tenus salement, il aperçut un homme assis devant une table, et couvert dune soutane délabrée ; il avait lair en colère, et prenait lun après lautre une foule de petits carrés de papier quil rangeait sur sa table, après y avoir écrit quelques mots. Il ne sapercevait pas de la présence de Julien. Celui-ci était immobile debout vers le milieu de la chambre, là où lavait laissé le portier, qui était ressorti en fermant la porte.
<P>Fouqué avait eu des projets de mariage, des amours malheureuses ; de longues confidences à ce sujet avaient rempli les conversations des deux amis. Après avoir trouvé le bonheur trop tôt, Fouqué sétait aperçu quil nétait pas seul aimé. Tous ces récits avaient étonné Julien ; il avait appris bien des choses nouvelles. Sa vie solitaire toute dimagination et de méfiance lavait éloigné de tout ce qui pouvait léclairer.
<P>Julien pensait à Mme de Rênal. Sa méfiance ne le laissait guère susceptible que de ce genre de souvenirs qui sont appelés par les contrastes, mais alors il en était saisi jusquà lattendrissement. Cette disposition fut augmentée par laspect de la maison du directeur du dépôt. On la lui fit visiter. Tout y était magnifique et neuf, et on lui disait le prix de chaque meuble. Mais Julien y trouvait quelque chose dignoble et qui sentait largent volé. Jusquaux domestiques, tout le monde y avait lair dassurer sa contenance contre le mépris.
<P>Qui commandera la garde dhonneur ? M. de Rênal vit tout de suite combien il importait, dans lintérêt des maisons sujettes à reculer, que M. de Moirod eût ce commandement. Cela pouvait faire titre pour la place de premier adjoint. Il ny avait rien à dire à la dévotion de M. de Moirod, elle était au-dessus de toute comparaison, mais jamais il navait monté à cheval. Cétait un homme de trente-six ans, timide de toutes les façons, et qui craignait également les chutes et le ridicule.
<P>Il a donné à Sorel quatre arpents pour un, à cinq cents pas plus bas sur les bords du Doubs. Et, quoique cette position fût beaucoup plus avantageuse pour son commerce de planches de sapin, le père Sorel, comme on lappelle depuis quil est riche, a eu le secret dobtenir de limpatience et de la manie de propriétaire qui animait son voisin une somme de 6000 francs.
<P>En entrant ce soir-là au jardin, Julien était disposé à soccuper des idées des jolies cousines. Elles lattendaient avec impatience. Il prit sa place ordinaire, à côté de Mme de Rênal. Lobscurité devint bientôt profonde. Il voulut prendre une main blanche que depuis longtemps il voyait près de lui, appuyée sur le dos dune chaise. On hésita un peu, mais on finit par la lui retirer dune façon qui marquait de lhumeur. Julien était disposé à se le tenir pour dit, et à continuer gaiement la conversation, quand il entendit M. de Rênal qui sapprochait.
<P>Sa Majesté descendit à la belle église neuve qui ce jour-là était parée de tous ses rideaux cramoisis. Le roi devait dîner, et aussitôt après remonter en voiture pour aller vénérer la célèbre relique de saint Clément. À peine le roi fut-il à léglise, que Julien galopa vers la maison de M. de Rênal. Là, il quitta en soupirant son bel habit bleu de ciel, son sabre, ses épaulettes, pour reprendre le petit habit noir râpé. Il remonta à cheval, et en quelques instants fut à Bray-le-Haut qui occupe le sommet dune fort belle colline. Lenthousiasme multiplie ces paysans, pensa Julien. On ne peut se remuer à Verrières, et en voici plus de dix mille autour de cette antique abbaye. À moitié ruinée par le vandalisme révolutionnaire, elle avait été magnifiquement rétablie depuis la
<P>Julien avait beau se faire petit et sot, il ne pouvait plaire, il était trop différent. Cependant, se disait-il, tous ces professeurs sont gens très fins et choisis entre mille ; comment naiment-ils pas mon humilité ? Un seul lui semblait abuser de sa complaisance à tout croire et à sembler dupe de tout. Cétait labbé Chas-Bernard, directeur des cérémonies de la cathédrale, où, depuis quinze ans, on lui faisait espérer une place de chanoine ; en attendant, il enseignait léloquence sacrée au séminaire. Dans le temps de son aveuglement, ce cours était un de ceux où Julien se trouvait le plus habituellement le premier. Labbé Chas était parti de là pour lui témoigner de lamitié, et, à la sortie de son cours, il le prenait volontiers sous le bras pour faire quelques tours de jardin.
<P>Le lendemain, dès cinq heures, avant que Mme de Rênal fût visible, Julien avait obtenu de son mari un congé de trois jours. Contre son attente, Julien se trouva le désir de la revoir, il songeait à sa main si jolie. Il descendit au jardin, Mme de Rênal se fit longtemps attendre. Mais si Julien leût aimée, il leût aperçue derrière les persiennes à demi fermées du premier étage, le front appuyé contre la vitre. Elle le regardait. Enfin, malgré ses résolutions, elle se détermina à paraître au jardin. Sa pâleur habituelle avait fait place aux plus vives couleurs. Cette femme si naïve était évidemment agitée : un sentiment de contrainte et même de colère altérait cette expression de sérénité profonde et comme au-dessus de tous les vulgaires intérêts de la vie, qui donnait tant de charmes à cette figure céleste.
<P>Le percepteur des contributions, lhomme des impositions indirectes, lofficier de gendarmerie et deux ou trois autres fonctionnaires publics arrivèrent avec leurs femmes. Ils furent suivis de quelques libéraux riches. On annonça le dîner. Julien, déjà fort mal disposé, vint à penser que, de lautre côté du mur de la salle à manger, se trouvaient de pauvres détenus, sur la portion de viande desquels on avait peut-être grivelé pour acheter tout ce luxe de mauvais goût dont on voulait létourdir.
<P>De là le succès du petit paysan Julien. Elle trouva des jouissances douces, et toutes brillantes du charme de la nouveauté, dans la sympathie de cette âme noble et fière. Mme de Rênal lui eut bientôt pardonné son ignorance extrême qui était une grâce de plus, et la rudesse de ses façons quelle parvint à corriger. Elle trouva quil valait la peine de lécouter, même quand on parlait des choses les plus communes, même quand il sagissait dun pauvre chien écrasé, comme il traversait la rue, par la charrette dun paysan allant au trot. Le spectacle de cette douleur donnait son gros rire à son mari, tandis quelle voyait se contracter les beaux sourcils noirs et si bien arqués de Julien. La générosité, la noblesse dâme, lhumanité lui semblèrent peu à peu nexister que chez ce jeune abbé. Elle eut pour lui seul toute la sympathie et même ladmiration que ces vertus excitent chez les âmes bien nées.
<P>À sept heures, Mme de Rênal arriva de Vergy avec Julien et les enfants. Elle trouva son salon rempli de dames libérales qui prêchaient lunion des partis, et venaient la supplier dengager son mari à accorder une place aux leurs dans la garde dhonneur. Lune delles prétendait que si son mari nétait pas élu, de chagrin il ferait banqueroute. Mme de Rênal renvoya bien vite tout ce monde. Elle paraissait fort occupée.
<P>À peine arrivé à Verrières, Julien se reprocha son injustice envers Mme de Rênal. Je laurais méprisée comme une femmelette, si, par faiblesse, elle avait manqué sa scène avec M. de Rênal ! Elle sen tire comme un diplomate, et je sympathise avec le vaincu qui est mon ennemi. Il y a dans mon fait petitesse bourgeoise ; ma vanité est choquée, parce que M. de Rênal est un homme ! illustre et vaste corporation à laquelle jai lhonneur dappartenir ; je ne suis quun sot.
<P>Quoi ! jaimerais, se disait-elle, jaurais de lamour ! Moi, femme mariée, je serais amoureuse ! mais, se disait-elle, je nai jamais éprouvé pour mon mari cette sombre folie, qui fait que je ne puis détacher ma pensée de Julien. Au fond ce nest quun enfant plein de respect pour moi ! Cette folie sera passagère. Quimporte à mon mari les sentiments que je puis avoir pour ce jeune homme ! M. de Rênal serait ennuyé des conversations que jai avec Julien, sur des choses dimagination. Lui, il pense à ses affaires. Je ne lui enlève rien pour le donner à Julien.
<P>La hauteur des murs, la profondeur des fossés, lair terrible des canons lavaient occupé pendant plusieurs heures, lorsquil passa devant le grand café, sur le boulevard. Il resta immobile dadmiration ; il avait beau lire le mot café, écrit en gros caractères au-dessus des deux immenses portes, il ne pouvait en croire ses yeux. Il fit effort sur sa timidité ; il osa entrer, et se trouva dans une salle longue de trente ou quarante pas, et dont le plafond est élevé de vingt pieds au moins. Ce jour-là, tout était enchantement pour lui.
<P>Dans sa mortelle angoisse, tous les dangers lui eussent semblé préférables. Que de fois ne désira-t-il pas voir survenir à Mme de Rênal quelque affaire qui lobligeât de rentrer à la maison et de quitter le jardin ! La violence que Julien était obligé de se faire était trop forte pour que sa voix ne fût pas profondément altérée ; bientôt la voix de Mme de Rênal devint tremblante aussi, mais Julien ne sen aperçut point. Laffreux combat que le devoir livrait à la timidité était trop pénible pour quil fût en état de rien observer hors lui-même. Neuf heures trois quarts venaient de sonner à lhorloge du château, sans quil eût encore rien osé. Julien, indigné de sa lâcheté, se dit : Au moment précis où dix heures sonneront, jexécuterai ce que, pendant toute la journée, je me suis promis de faire ce soir, ou je monterai chez moi me brûler la cervelle.
<P>Mais la demoiselle du comptoir avait remarqué la charmante figure de ce jeune bourgeois de campagne, qui, arrêté à trois pas du poêle, et son petit paquet sous le bras, considérait le buste du roi, en beau plâtre blanc. Cette demoiselle, grande Franc-Comtoise, fort bien faite, et mise comme il le faut pour faire valoir un café, avait déjà dit deux fois, dune petite voix qui cherchait à nêtre entendue que de Julien : Monsieur! Monsieur! Julien rencontra de grands yeux bleus fort tendres, et vit que cétait à lui quon parlait.
<P>M. de Rênal parlait politique avec colère : deux ou trois industriels de Verrières devenaient décidément plus riches que lui, et voulaient le contrarier dans les élections. Mme Derville lécoutait, Julien irrité de ces discours approcha sa chaise de celle de Mme de Rênal. Lobscurité cachait tous les mouvements. Il osa placer sa main très près du joli bras que la robe laissait à découvert. Il fut troublé, sa pensée ne fut plus à lui, il approcha sa joue de ce joli bras, il osa y appliquer ses lèvres.
<P>Pendant que ces sentiments se pressaient en foule dans lâme du jeune précepteur, sa physionomie mobile prenait lexpression de lorgueil souffrant et de la férocité. Mme de Rênal en fut toute troublée. La froideur vertueuse quelle avait voulu donner à son accueil fit place à lexpression de lintérêt, et dun intérêt animé par toute la surprise du changement subit quelle venait de voir. Les paroles vaines que lon sadresse le matin sur la santé, sur la beauté de la journée, tarirent à la fois chez tous les deux. Julien, dont le jugement nétait troublé par aucune passion, trouva bien vite un moyen de marquer à Mme de Rênal combien peu il se croyait avec elle dans des rapports damitié ; il ne lui dit rien du petit voyage quil allait entreprendre, la salua et partit.
<P>Un silence profond sétablit tout à coup ; un Nouveau Testament latin se rencontra comme par enchantement dans les mains du savant membre de deux académies. Sur la réponse de Julien, une demi-phrase latine fut lue au hasard. Il récita : sa mémoire se trouva fidèle, et ce prodige fut admiré avec toute la bruyante énergie de la fin dun dîner. Julien regardait la figure enluminée des dames ; plusieurs nétaient pas mal. Il avait distingué la femme du percepteur beau chanteur.
<P>M. de Rênal avait ordonné à Julien de loger chez lui. Personne ne soupçonna ce qui sétait passé. Le troisième jour après son arrivée, Julien vit monter jusque dans sa chambre un non moindre personnage que M. le sous-préfet de Maugiron. Ce ne fut quaprès deux grandes heures de bavardage insipide et de grandes jérémiades sur la méchanceté des hommes, sur le peu de probité des gens chargés de ladministration des deniers publics, sur les dangers de cette pauvre France, etc., etc., que Julien vit poindre enfin le sujet de la visite. On était déjà sur le palier de lescalier, et le pauvre précepteur à demi disgracié reconduisait avec le respect convenable le futur préfet de quelque heureux département, quand il plut à celui-ci de soccuper de la fortune de Julien, de louer sa modération en affaires dintérêt, etc., etc. Enfin M. de Maugiron, le serrant dans ses bras de lair le plus paterne, lui proposa de quitter M. de Rênal et dentrer chez un fonctionnaire qui avait des enfants à éduquer, et qui, comme le roi Philippe, remercierait le ciel, non pas tant de les lui avoir donnés que de les avoir fait naître dans le voisinage de M. Julien. Leur précepteur jouirait de huit cents francs dappointements payables non pas de mois en mois, ce qui nest pas noble, dit M. de Maugiron, mais par quartier et toujours davance.
<P>On rit beaucoup, on admira ; tel est lesprit à lusage de Verrières. Julien était déjà debout, tout le monde se leva malgré le décorum ; tel est lempire du génie. Mme Valenod le retint encore un quart dheure ; il fallait bien quil entendît les enfants réciter leur catéchisme ; ils firent les plus drôles de confusions, dont lui seul saperçut. Il neut garde de les relever. Quelle ignorance des premiers principes de la religion! pensait-il. Il saluait enfin et croyait pouvoir séchapper ; mais il fallut essuyer une fable de La Fontaine.
<P>Il demanda lhonneur dêtre présenté à Mme Valenod ; elle était à sa toilette et ne pouvait recevoir. Par compensation, il eut lavantage dassister à celle de M. le directeur du dépôt. On passa ensuite chez Mme Valenod, qui lui présenta ses enfants les larmes aux yeux. Cette dame, lune des plus considérables de Verrières, avait une grosse figure dhomme, à laquelle elle avait mis du rouge pour cette grande cérémonie. Elle y déploya tout le pathos maternel.
<P>À peine entre-t-on dans la ville que lon est étourdi par le fracas dune machine bruyante et terrible en apparence. Vingt marteaux pesants, et retombant avec un bruit qui fait trembler le pavé, sont élevés par une roue que leau du torrent fait mouvoir. Chacun de ces marteaux fabrique, chaque jour, je ne sais combien de milliers de clous. Ce sont de jeunes filles fraîches et jolies qui présentent aux coups de ces marteaux énormes les petits morceaux de fer qui sont rapidement transformés en clous. Ce travail, si rude en apparence, est un de ceux qui étonnent le plus le voyageur qui pénètre pour la première fois dans les montagnes qui séparent la France de lHelvétie. Si, en entrant à Verrières, le voyageur demande à qui appartient cette belle fabrique de clous qui assourdit les gens qui montent la grande rue, on lui répond avec un accent traînard : Eh ! elle est à M. le maire.
<P>Julien pour effacer tous ses torts ? Elle fut effrayée ; ce fut alors quelle lui ôta sa main. Les baisers remplis de passion, et tels que jamais elle nen avait reçus de pareils, lui firent tout à coup oublier que peut-être il aimait une autre femme. Bientôt il ne fut plus coupable à ses yeux. La cessation de la douleur poignante, fille du soupçon, la présence dun bonheur que jamais elle navait même rêvé, lui donnèrent des transports damour et de folle gaieté. Cette soirée fut charmante pour tout le monde, excepté pour le maire de Verrières, qui ne pouvait oublier ses industriels enrichis. Julien ne pensait plus à sa noire ambition, ni à ses projets si difficiles à exécuter. Pour la première fois de sa vie, il était entraîné par le pouvoir de la beauté. Perdu dans une rêverie vague et douce, si étrangère à son caractère, pressant doucement cette main qui lui plaisait comme parfaitement jolie, il écoutait à demi le mouvement des feuilles du tilleul agitées
<P>Dès le matin du dimanche, des milliers de paysans, arrivant des montagnes voisines, inondèrent les rues de Verrières. Il faisait le plus beau soleil. Enfin, vers les trois heures, toute cette foule fut agitée, on apercevait un grand feu sur un rocher à deux lieues de Verrières. Ce signal annonçait que le roi venait dentrer sur le territoire du département. Aussitôt le son de toutes les cloches et les décharges répétées dun vieux canon espagnol appartenant à la ville marquèrent sa joie de ce grand événement. La moitié de la population monta sur les toits. Toutes les femmes étaient aux balcons. La garde dhonneur se mit en mouvement. On admirait les brillants uniformes, chacun reconnaissait un parent, un ami. On se moquait de la peur de M. de Moirod, dont à chaque instant la main prudente était prête à saisir larçon de sa selle. Mais une remarque fit oublier toutes les autres : le premier cavalier de la neuvième file était un fort joli garçon, très mince, que dabord on ne reconnut pas. Bientôt un cri dindignation chez les uns, chez dautres le silence de létonnement annoncèrent une sensation générale. On reconnaissait dans ce jeune homme, montant un des chevaux normands de M. Valenod, le petit Sorel, fils du charpentier. Il ny eut quun cri contre le maire, surtout parmi les libéraux. Quoi, parce que ce petit ouvrier déguisé en abbé était précepteur de ses marmots, il avait laudace de le nommer garde dhonneur, au préjudice de MM. tels et tels, riches fabricants ! Ces messieurs, disait une dame banquière, devraient bien faire une avanie à ce petit insolent, né dans la crotte. Il est sournois et porte un sabre, répondait le voisin, il serait assez traître pour leur couper la figure.
<P>Ce moment fut affreux ; son âme arrivait dans des pays inconnus. La veille elle avait goûté un bonheur inéprouvé ; maintenant elle se trouvait tout à coup plongée dans un malheur atroce. Elle navait aucune idée de telles souffrances, elles troublèrent sa raison. Elle eut un instant la pensée davouer à son mari quelle craignait daimer Julien. Ceût été parler de lui. Heureusement elle rencontra dans sa mémoire un précepte donné jadis par sa tante, la veille de son mariage. Il sagissait du danger des confidences faites à un mari, qui après tout est un maître. Dans lexcès de sa douleur, elle se tordait les mains.
<P>Verrières est abrité du côté du nord par une haute montagne, cest une des branches du Jura. Les cimes brisées du Verra se couvrent de neige dès les premiers froids doctobre. Un torrent, qui se précipite de la montagne, traverse Verrières avant de se jeter dans le Doubs, et donne le mouvement à un grand nombre de scies à bois, cest une industrie fort simple et qui procure un certain bien-être à la majeure partie des habitants plus paysans que bourgeois. Ce ne sont pas cependant les scies à bois qui ont enrichi cette petite ville. Cest à la fabrique des toiles peintes, dites de Mulhouse, que lon doit laisance générale qui, depuis la chute de Napoléon, a fait rebâtir les façades de presque toutes les maisons de Verrières.
<P>Heureusement pour la réputation de M. de Rênal comme administrateur, un immense mur de soutènement était nécessaire à la promenade publique qui longe la colline à une centaine de pieds au-dessus du cours du Doubs. Elle doit à cette admirable position une des vues les plus pittoresques de France. Mais, à chaque printemps, les eaux de pluie sillonnaient la promenade, y creusaient des ravins et la rendaient impraticable. Cet inconvénient, senti par tous, mit M. de Rênal dans lheureuse nécessité dimmortaliser son administration par un mur de vingt pieds de hauteur et de trente ou quarante toises de long.
<P>Enfin, comme le dernier coup de dix heures retentissait encore, il étendit la main et prit celle de Mme Rênal, qui la retira aussitôt. Julien, sans trop savoir ce quil faisait, la saisit de nouveau. Quoique bien ému lui-même, il fut frappé de la froideur glaciale de la main quil prenait ; il la serrait avec une force convulsive ; on fit un dernier effort pour la lui ôter, mais enfin cette main lui resta.
<P>Quelques jours avant la Saint-Louis, Julien, se promenant seul et disant son bréviaire dans un petit bois, quon appelle le Belvédère, et qui domine le Cours de la Fidélité, avait cherché en vain à éviter ses deux frères, quil voyait venir de loin par un sentier solitaire. La jalousie de ces ouvriers grossiers avait été tellement provoquée par le bel habit noir, par lair extrêmement propre de leur frère, par le mépris sincère quil avait pour eux, quils lavaient battu au point de le laisser évanoui et tout sanglant. Mme de Rênal, se promenant avec M. Valenod et le sous-préfet, arriva par hasard dans le petit bois ; elle vit Julien étendu sur la terre et le crut mort. Son saisissement fut tel, quil donna de la jalousie à M. Valenod.
<P>Élisa, la femme de chambre de Mme de Rênal, navait pas manqué de devenir amoureuse du jeune précepteur ; elle en parlait souvent à sa maîtresse. Lamour de Mlle Élisa avait valu à Julien la haine dun des valets. Un jour, il entendit cet homme qui disait à Élisa : Vous ne voulez plus me parler depuis que ce précepteur crasseux est entré dans la maison. Julien ne méritait pas cette injure ; mais, par instinct de joli garçon, il redoubla de soins pour sa personne. La haine de M. Valenod redoubla aussi. Il dit publiquement que tant de coquetterie ne convenait pas à un jeune abbé. À la soutane près, cétait le costume que portait Julien.
<P>Sans quelle daignât le dire à personne, un accès de fièvre dun de ses fils la mettait presque dans le même état que si lenfant eût été mort. Un éclat de rire grossier, un haussement dépaules, accompagné de quelque maxime triviale sur la folie des femmes, avaient constamment accueilli les confidences de ce genre de chagrins, que le besoin dépanchement lavait portée à faire à son mari, dans les premières années de leur mariage. Ces sortes de plaisanteries, quand surtout elles portaient sur les maladies de ses enfants, retournaient le poignard dans le cœur de Mme de Rênal. Voilà ce quelle trouva au lieu des flatteries empressées et mielleuses du couvent jésuitique où elle avait passé sa jeunesse. Son éducation fut faite par la douleur. Trop fière pour parler de ce genre de chagrins, même à son amie Mme Derville, elle se figura que tous les hommes étaient comme son mari, M. Valenod et le sous-préfet Charcot de Maugiron. La grossièreté, et la plus brutale insensibilité à tout ce qui nétait pas intérêt dargent, de préséance ou de croix ; la haine aveugle pour tout raisonnement qui les contrariait, lui parurent des choses naturelles à ce sexe, comme porter des bottes et un chapeau de feutre.
<P>Dans le flot de ce monde nouveau pour Julien, il crut découvrir un honnête homme ; il était géomètre, sappelait Gros et passait pour jacobin. Julien, sétant voué à ne jamais dire que des choses qui lui semblaient fausses à lui-même, fut obligé de sen tenir au soupçon à légard de M. Gros. Il recevait de Vergy de gros paquets de thèmes. On lui conseillait de voir souvent son père, il se conformait à cette triste nécessité. En un mot, il raccommodait assez bien sa réputation, lorsquun matin il fut bien surpris de se sentir réveiller par deux mains qui lui fermaient les yeux.
<P>et de la noblesse de leurs petites façons ; il avait besoin de laver son imagination de toutes les façons dagir vulgaires, de toutes les pensées désagréables au milieu desquelles il respirait à Verrières. Cétait toujours la crainte de manquer, cétaient toujours le luxe et la misère se prenant aux cheveux. Les gens chez qui il dînait, à propos de leur rôti, faisaient des confidences humiliantes pour eux, et nauséabondes pour qui les entendait.
<P>Julien sapprocha delle avec empressement ; il admirait ces bras si beaux quun châle jeté à la hâte laissait apercevoir. La fraîcheur de lair du matin semblait augmenter encore léclat dun teint que lagitation de la nuit ne rendait que plus sensible à toutes les impressions. Cette beauté modeste et touchante, et cependant pleine de pensées que lon ne trouve point dans les classes inférieures, semblait révéler à Julien une faculté de son âme quil navait jamais sentie. Tout entier à ladmiration des charmes que surprenait son regard avide, Julien ne songeait nullement à laccueil amical quil sattendait à recevoir. Il fut dautant plus étonné de la froideur glaciale quon cherchait à lui montrer, et à travers laquelle il crut même distinguer lintention de le remettre à sa place.
<P>Aucune hypocrisie ne venait altérer la pureté de cette âme naïve, égarée par une passion quelle navait jamais éprouvée. Elle était trompée, mais à son insu, et cependant un instinct de vertu était effrayé. Tels étaient les combats qui lagitaient quand Julien parut au jardin. Elle lentendit parler, presque au même instant elle le vit sasseoir à ses côtés. Son âme fut comme enlevée par ce bonheur charmant qui depuis quinze jours létonnait plus encore quil ne la séduisait. Tout était imprévu pour elle. Cependant après quelques instants, il suffit donc, se dit-elle, de la présence de
<P>Il est vrai que cet arrangement a été critiqué par les bonnes têtes de lendroit. Une fois, cétait un jour de dimanche, il y a quatre ans de cela, M. de Rênal, revenant de léglise en costume de maire, vit de loin le vieux Sorel, entouré de ses trois fils, sourire en le regardant. Ce sourire a porté un jour fatal dans lâme de M. le maire, il pense depuis lors quil eût pu obtenir léchange à meilleur marché.
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